Le domaine du manoir de Clairefontaine
A la porte de Baugé (49), au creux d’un petit vallon entouré de collines autrefois plantées de vignes, s’étend autour d’une source le domaine du manoir de Clairefontaine, avec un authentique manoir médiéval issu de la transformation au début du XVème siècle d’une ancienne grange cistercienne des XIIème-XIVème siècles.
Ces collines très ensoleillées et arides adossées à la forêt domaniale de Chandelais étaient très propices à la culture de la vigne.
Les moines cisterciens de l’Abbaye Notre-Dame du Louroux défrichent les forêts pour exploiter à partir du XIIème siècle, par l’intermédiaire de leurs moines convers, une grange viticole située au centre d’un domaine sans doute considérable dont il ne reste plus aujourd’hui que 65 hectares.
A la révolution, la grange est vendue comme bien national à un baugeois fortuné pour une somme mirobolante payée à terme en assignats.
Petit à petit, les vignes seront arrachées et vont céder la place à la polyculture sur ces terres ingrates.
Le classement au titre des monuments historiques des bâtiments sonnera définitivement le glas du site agricole et le départ du dernier exploitant.
L’ensemble est alors vendu et va commencer pour Clairefontaine une longue errance ponctuée par la restauration du Manoir par l’Etat et, en parallèle, par l’aménagement des sols par les nouveaux propriétaires pour transformer les terres agricoles en un ensemble paysager créé autour de quatre étangs.
L’ensemble très paisible est rapidement adopté comme lieu de vie par de nombreux animaux sauvages qui y trouvent eau, gite et nourriture. Cela ne se fera pas sans quelques heurts comme la quasi destruction des plantations de rosiers par les chevreuils ou encore l’appétit vorace des lapins pour les jeunes plantes vivaces .
Vingt années plus tard, le creux du vallon est devenu luxuriant, les jeunes plantations sont devenues des adultes et un écosystème s’est formé entre les habitants à quatre pattes et leur habitat.
Au fil des années, de nombreux animaux domestiques sont venus s’adjoindre aux animaux sauvages par achats ou dons. Les étangs ont aussi attiré quantité de volatiles de passage ou sédentarisés qui sont un des charmes de cet endroit bucolique.
Malheureusement, la vieillesse des animaux à laquelle se sont ajoutées des années torrides ont détruit ces dernières années la quasi totalité des troupeaux dont il ne reste plus que quelques ânes et un poney.
En 2009, la rénovation du manoir terminée, le site s’ouvre au public. Le manoir est garni de meubles, tableaux et tapisseries majoritairement d’époques des XVIème et XVIIème siècles.
Dès son ouverture, le Comité départemental du Tourisme le choisit pour figurer parmi les dix meilleurs châteaux d’Anjou diffusés dans ses présentoirs.
Ignoré de la majorité des guides touristiques habitués à ne promouvoir qu’un tourisme de masse, peu signalé au niveau local et situé à l’écart des flux touristiques longeant le fleuve royal, le Manoir de Clairefontaine trace bon an mal an son sillon auprès d’une clientèle d’amateurs de lieux vivants et insolites, poursuivant sa qualité de visite « non commerciale ».
Les visiteurs, eux, ne s’y trompent pas qui, par leurs avis, notamment sur Tripadvisor, placent chaque année le petit poucet Clairefontaine premier site du Baugeois et dans le top 5 des châteaux de l’Anjou.
Nous les en remercions car ils sont nos meilleurs agents de communication.